NON à la retraite à 64 ans !
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Maintes fois repoussé, le projet du gouvernement devait être annoncé en décembre 2022. Sa présentation a été finalement faite le 10 janvier 2023.

Une réforme injuste :

A 64 ans, 29 % des hommes appartenant aux 5 % les plus pauvres sont déjà morts, contre 6% des plus riches (source INSEE, données 2018). Une hausse de l’âge de départ frappe les ouvriers en particulier. Les critères de pénibilité permettant de définir les emplois qui usent les corps et donc méritent une retraite anticipée ont été réduit par le gouvernement Philippe en 2017. Ces critères de pénibilité – avant réforme – permettaient déjà mieux de considérer la pénibilité masculine que féminine. Mais la suppression de certains critères, comme l’exposition à des produits toxiques ou mutagènes, les postures pénibles et le port de charges lourdes vont avoir un impact en particulier sur les emplois les plus précaires des femmes. Parmi les salarié-e-s les plus exposés à ces pénibilités, on trouve les métiers du prendre soin dont les aides à domicile auprès de personnes âgées ou en situation de handicap, emplois très massivement féminins.

Un impensé social et climatique

La réforme est fondée sur l’idéologie de la croissance infinie : travailler plus pour produire plus pour consommer plus, à contre-courant des besoins de sobriété et de décroissance que nécessite l’urgence climatique. Une part de plus en plus nombreuse de salarié·e·s, ayant commencé à travailler tardivement, ou ayant connu des interruptions de carrières, auront des retraites amoindries. Au contraire, nous voulons travailler moins pour travailler toutes et tous et dans de meilleures conditions, et profiter de son temps libre, de ses proches tout au long de la vie.

POSITION EELV

Âge :

  • Un âge légal à 60 ans avec 40 annuités.
  • Un départ possible plus tôt pour les carrières longues et ceux remplissant les critères de pénibilité, rétablis à 10 avec la réintégration des 4 critères écartés par les ordonnances de 2017 (exposition à des agents toxiques, vibrations mécaniques, port de charges lourdes, postures pénibles).
  • Le droit à la retraite progressive par le passage à temps partiel (le dispositif existe aujourd’hui mais est très peu utilisé car trop contraignant).

Revenu :

  • Porter a minima au niveau du SMIC toutes les pensions pour une carrière complète et le minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté.
  • Prendre en compte le revenu de solidarité active (RSA) pour valider des trimestres en vue de la retraite.
  • Indexer le montant des retraites sur les salaires.

Financement :

  • Soumettre à contribution patronale les dividendes, participation, épargne salariale, rachats d’action, heures supplémentaires.
  • Augmenter de 0,25 point par an le taux de cotisation vieillesse et créer une surcotisation sur les hauts salaires.
  • Revenir sur les exonérations fiscales comme la CVAE, une grande partie des exonérations patronales (NB : une note du conseil d’analyse économique propose leur suppression au-delà de 1,6 SMIC).

Les Essonniennes et les Essonniens mobilisés