Une collégienne de 14 ans à Saint-Chéron et un collégien du même âge à Boussy-Saint-Antoine ont été tués en moins de 24 heures en Essonne au cours de bagarres entre bandes rivales. Deux nouveaux épisodes de la dramatique flambée de rixes qui gangrènent notre département.
Avant toute chose, nous adressons au nom d’EELV 91 toute notre compassion et notre soutien aux familles endeuillées, aux camarades et aux enseignant.e.s de ces deux jeunes.
Depuis plusieurs mois, les enseignant.e.s, les personnels de direction des collèges et lycées du département, ceux des clubs de prévention, des services « jeunesse » de nombreuses villes et les services de police eux mêmes alertent sur le nombre croissant d’incidents, sur leur élargissement à des villes jusqu’alors épargnées, mais surtout sur l’augmentation de la violence de ces actes.
Ces rivalités entre quartiers, ces bagarres entre bandes ont des causes multiples, historiques, conjoncturelles, économiques, sociales… Force est de constater que les alertes ne sont toujours pas entendues, et que les causes, pourtant identifiées, n’ont toujours pas été traitées.
Aujourd’hui, après l’abandon du plan Borloo pour les banlieues, la seule réponse du gouvernement est de renforcer momentanément les effectifs de police et de gendarmerie… En concentrant tous les moyens sur la répression et en attribuant la responsabilité majeure à une supposée défaillance éducative des parents, le gouvernement continue de faire l’impasse sur la prévention, la médiation et la re-socialisation. Les moyens ne sont toujours pas donnés pour une véritable police de proximité, seule à même sur la durée d’étudier et de prévenir ces rivalités entre quartiers. Nous constatons les coupes sombres dans les budgets dédiés à la médecine scolaire, aux suivis personnalisés des élèves en difficulté, les classes surchargées, les missions toujours plus nombreuses imposées à l’Éducation Nationale à moyens constants voire en diminution.
De son côté, le département de l’Essonne, a diminué sur 6 ans le budget consacré à l’enfance et aux familles de près de 17 millions d’euros et celui de la prévention spécialisée de 6,83 M€, alors même que le département fait face à une forte croissance démographique. Son schéma directeur de prévention de la délinquance est purement répressif, n’incitant pas les communes à faire vivre la coopération intercommunale via les CLSPD et CLSPDI (Conseils Locaux Surveillance Prévention Délinquance). La suppression des moyens alloués aux acteurs du tissu associatif local ne permet plus d’agir sur le décrochage, le mal-être des jeunes, la parentalité… Parallèlement nous voyons flamber les crédits pour toujours plus de vidéosurveillance, largement subventionnée par l’Etat. Preuve est une nouvelle fois faite que les caméras ne constituent pas un élément de protection, contrairement à ce qui est asséné par la droite départementale.
La solution pour combattre les injustices sociales et environnementales à l’origine de ces dramatiques guerres de bande est connue : mettre d’urgence des moyens financiers et humains sur les politiques de prévention et de soutien éducatif et social, sur la formation et la rénovation urbaine. Autant de secteurs qui sont, par ailleurs, très créateurs d’emplois.
Sonia roisin et Christian Soubra
Co secrétaires EELV91
Anne Launay Conseillère départementale (EELV)