Les communautés d’agglomération : Fiasco démocratique
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Après le second tour des municipales, se sont déroulées les élections pour la présidence et les vice-présidences des communautés d’agglomération et de commune, les métropoles.

Ces élections se déroulent suite à des tractations entre maires pour tenter d’établir “des consensus communautaires” qui ne sont ni transparents, ni basés sur des accords autour d’objectifs de l’action publique et de la gestion des ressources intercommunales, pourtant colossales. En effet, les établissements intercommunaux concentrent l’essentiel des moyens d’investissement au niveau local, indispensables pour faire face aux défis de l’avenir, sur les plans social, sanitaire, économique et climatique.

Or le processus électoral indirect tel qu’il est pratiqué aujourd’hui dans les établissements intercommunaux ne permet pas d’établir des politiques claires. Il favorise les compromis entre majorités municipales. Mais la somme des intérêts particuliers des communes ne garantit pas l’intérêt général. Les manœuvres politiques passent souvent au premier plan et sont incomprises par le plus grand nombre, aggravant la crise de la représentation démocratique.

Nous constatons également que ces modes de désignations au sein des conseils communautaires excluent de facto les femmes, largement sous représentées dans ces instances. Ce qui constitue un manquement grave à l’exigence d’égalité dans la gestion des ressources publiques et la gouvernance de l’action publique locale.

Ces travers sont inhérents au mode d’élection des intercommunalités et des métropoles : indirect et totalement déterminé par les enjeux communaux. Les conseillers communautaires ou métropolitains sont ainsi la voix du Maire, et non des citoyens et des citoyennes.

Pour toutes ces raisons, et face à la défiance grandissante des citoyens et des citoyennes à l’égard des institutions politiques, nous, écologistes dénonçons ce naufrage démocratique que sont les établissements publics intercommunautaires actuels. Le niveau intercommunal est adapté à de nombreux enjeux : donnons-lui toute la force nécessaire pour les affronter en réformant la loi MAPTAM pour un suffrage universel direct des conseillers communautaires, seule méthode qui garantit la bonne gestion des territoires et l’égalité femme/homme. 

Jean-Marc Defrémont
Co-secrétaire départemental EELV

Sonia Roisin
Co-secrétaire départementale EELV
06 35 90 79 02